Lycée Victor Hugo de Marrakech

Le Lycée Victor Hugo, cinéma ou réalité ?

Le dernier modèle du coupé américain qui a rendu célèbre la scène de pousuite dans Bullitt avec Steeve Mac Queen vient de s’engager dans la rue Moha Sia, suivi de près par un énorme 4X4, qui malgré l’étroitesse de la rue, tente désespérément de le dépasser, mais au dernier moment la Ford vire à gauche, s’engageant dans une ruelle sombre faisant face à la sortie du lycée Victor Hugo, alors que le tout terrain poursuit son chemin à vive allure.

 

Après un rapide coup d’oeil, pas de caméras, simplement des parents qui attendent la sortie de l’école pour récupérer leurs enfants, ce n’est pas pour le tournage d’un film, mais le quotidien de gamins sans scrupules, ni respect pour les piétons. Et si aucune victime n’a fait les frais de cette poursuite, c’est que le facteur chance existe.

 

De l’autre côté de la grille, c’est un déluge d’insultes qui nous prévient que la sortie est imminente, et après quelques instants, la porte du Lycée Victor Hugo s’ouvre, libérant une nuée d’étudiants se précipitant dans la rue, en vociférant des insultes dans la langue de Molière, à croire que les cours de français ont été dispensés par de tristes imitateurs de Michel Audiard, et que leurs fans, âgés de quinze ans à peine, clop au bec, les encouragent vers l’abîme de leur délinquance dorée. Mais encore une fois, même si on le souhaite très fort, aucune caméra, ce n’est pas une fiction, mais le reflet d’une réalité qui n’évoque que le désespoir.

Au delà de cette constatation sans appel, il y a deux choses qui interpellent, quelques policiers à quelques mètres de là, sans aucune réaction, certainement las d’être spectateurs passifs et impuissants pour des raisons que tout le monde ignore, et une jeunesse sans aucune éducation se croyant au dessus de toute règle.

 

Lycée Victor HugoEn s’attardant encore quelques instants, on peut remarquer deux caméras juchées sur le haut de la porte du Lycée Victor Hugo, mais il y a fort à parier qu’elles ne sont là que pour le décor, et que tout le mode le sait. Ce qui expliquerait les fortifications actuellement mises en place, relevant le mur d’enceinte de plus d’un mètre, ce qui rappelle étrangement les murs d’une prison, non !

On veut empêcher quelqu’un d’entrer, de sortir ou est-ce le désir inavoué de se mettre à l’abri, celui qui consiste à édicter que ce qui se passe dehors ne nous regarde pas, ne serait-ce qu’à quelques mètres de là, faisant pourtant abstraction d’un droit enseigné dans ce lycée, le droit civique.

A moins que ce ne soit pour cacher les viols présumés de quelques uns, qui, par leurs agissements ont occasionnés des maux inguérissables, en toute impunité, et ce malgré les  mots de journalistes d’investigations restés encore à ce jour sans réponse, mais la sagesse des vieux dictons nous rappel à l’ordre : « Qui ne dit mot, consent ».
Et laisser ce dossier ouvert, ne pourra pas guérir les blessures, il est important de savoir, et de cesser de détourner la tête.

 

Des parents d’élèves paient l’équivalent de ce que demande des écoles privées, d’autres, sous le couvert de déclarations mensongères, obtiennent des remises très substantielles sur les droits de scolarité, mais à mieux y regarder, quoi de plus normale, puisqu’ils ont des frais annexes importants, la voiture, l’essence, la vignette et le chauffeur, tout s’explique.

Mais quand bien même, finalement, les fraudeurs ont le droit d’exister, à moins que la qualité de l’éducation de nos enfants ne soit, elle aussi à revoir. On entend, on voit et certaine fois on constate sans jamais réagir. Laissons les problèmes d’argent de côté. Mais puisque la rumeur est si importante, ne serait il pas temps que nos droits soient appliqués ? Combien y a t’il d’enseignants titulaires dans cette belle Mission française ? Combien de personnes dépourvues de tout diplôme, ne serait-ce que pédagogique, s’octroient le droit d’enseigner à nos enfants ? Ces deux questions devront elles rester sans réponse éternellement, l’Omerta est-elle présente dans l’éducation de nos enfants ?

 

Sans tomber dans l’extrême, il serait temps d’ouvrir les yeux, et de remettre un peu d’ordre dans tout ça.

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