Diplomatie France-Maroc sur le grill

Diplomatie France-Maroc

La diplomatie France-Maroc en dérapage
Les relations diplomatiques entre la France et le Maroc, misent à mal

Les deux pays s’apportent mutuellement une confiance qu’ils entretiennent régulièrement, mais qui de temps à autre occasionne des divergences

Trois événements consécutifs viennent de tester la bienséance de la diplomatie France-Maroc.
Des plaintes d’une ONG ont été déposées contre le patron du contre-espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi, pour « torture » et « complicité de torture », conduisant des policiers aux portes de la résidence de l’ambassadeur marocain, Chakib Benmoussa.

Les actes sont là, certes, mais essayons de comprendre :
Une affaire de torture est rapportée par l’agence AFP, elle concerne directement le Directeur Général de la Direction Générale Surveillance Territoire marocain (DGST), sur les dires de :

Adil Lamtalsi, un Franco-marocain, interpellé dans la région de Tanger, le 3 octobre 2008, pour avoir commandité une expédition de 1,6 tonne de chira, le conduisant à une condamnation de 10 ans de prison ferme, et ayant été transféré à la prison de Villepinte, le 16 avril 2013 pour y purger le reste de sa peine.
Subsidiairement, le même Adil Lamtalsi, est également poursuivi en Espagne pour une livraison de 500 Kg de chira, ayant eu lieu en juin 2008, et a été condamné en France à 5 mois de prison pour coups et blessures.

 

Ennama Asfari, un marocain, purgeant actuellement une peine de 30 ans de prison, pour son implication majeure, en 2010, dans l’assassinat de 11 représentants de l’ordre, lors du démantèlement (pacifique) du camps de Gdim Izik, près de Laayoune.

A noté, que son jugement a été fait selon les règles d’un procès public, en présence d’observateurs internationaux, et qu’il avait reconnu les faits sans évoquer de sévices à son encontre.

 

On pourra dire d’un juge d’instruction qu’il a pour mission d’instruire, à charge et à décharge, mais lui demander de respecter les règles de la diplomatie France-Maroc ne rentre pas dans ses attributions, et les faits le démontrent

Sans faire une analyse des faits reprochés au fond, il faut bien reconnaître que la forme est aussi discutable :
Une procédure très rapide, une médiatisation extrême et la négligence des règles élémentaires de la diplomatie, sont autant d’éléments qui dérangent.

Alors que le Ministre de l’intérieur du Maroc est en visite officielle en France, l’ambassadeur et le Directeur Général de la DGST, apprennent par voie de presse, l’existence d’une plainte, conduisant le même jour, 7 policiers a venir notifier à  Abdellatif Hammouchi, une convocation émanant d’un juge d’instruction.

Dans le même temps, mais dans un registre complètement différent

Le Monde, à l’occasion d’un article sur l’acteur espagnol Javier Bardem, ayant pour sujet les mésententes existantes entre Le Maroc et les indépendantistes du Polissario, rapporte des propos prêtés à l’ambassadeur de France aux Etats-Unis en 2011, François Delattre, qui aurait dit : « Le Maroc est une maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on est pas particulièrement amoureux, mais qu’on doit défendre »

Ces propos présumés auraient immédiatement eux des effets conflictuels sur la diplomatie France-Maroc.

Ici encore, on s’appui sur un documentaire, ayant pour sujet principal, les discordes entre le Maroc et les indépendantistes du Polisario pour évoquer des propos, qu’aurai tenus, l’ambassadeur de France aux Etats-Unis, en 2011.

Evidemment, la diplomatie France-Maroc se doit d’être respectée, mais contrôler les agissements d’un juge d’instruction ou demander à la presse de bien vérifier les dires d’un acteur espagnol paraît peut probable. Sans compter que le premier demandera l’entière liberté de ses actions pour faire le jour sur le dossier dont il est en charge, et le second fera valoir les droits de la liberté de la presse.

 

Ces événements ont certainement malmenés la diplomatie France-Maroc, mais de là, à dire (ou écrire) que cela puisse remettre en question les relations privilégiées qu’entretiennent les deux pays, il ne faut pas exagérer.